Entre transmission et compréhension technique du métier, Guillaume Cassaigneau, Public affairs and education manager chez STSA, s’applique à former les nouvelles générations et à éclairer les pouvoirs publics sur ce qu’est le négoce. Cet ancien diplomate suisse, spécialiste de la question énergétique et des commodités se fait le porte-voix d’une industrie qu’il qualifie de « passionnante, au cœur de tous les enjeux géopolitiques et économiques, qui touche à la consommation de tout un chacun ». Rencontre avec ce spécialiste pour qui les matières premières et ses métiers forment « le nerf de la société moderne ».
Quelle est selon vous la finalité ultime de votre métier ?
Portant deux casquettes, l’une tournée vers la formation et l’autre vers les affaires publiques, j’en ai deux. La première est de transmettre et former concrètement toute personne ou employé sur les flux physiques des commodités, la gestion des risques et les questions de trade finance, et leurs enjeux. A l’horizon 2023 nous offrirons également une formation en lien avec la durabilité (ESG).
La seconde est d’augmenter la compréhension technique du métier avec les autorités fédérales et cantonales ainsi que les politiques, et in fine contribuer à l’élaboration des lois dans le cadre d’échanges formalisés comme les consultations publiques qui sont destinées à cet effet.
Une réussite dont vous êtes le plus fier ?
Au niveau personnel, mes trois enfants. Au niveau professionnel, j’ai eu la chance de pouvoir tenir un discours officiel à la Tribune de l’ONU à l’occasion de la négociation des Objectifs de Développement Durable, plus précisément l’objectif 7 dédié à l’énergie. J’avais 32 ans et c’est assez rare pour un jeune diplomate, mais ni le Représentant permanent de la Suisse, ni son adjoint n’étaient disponible ce jour-là pour s’adresser aux pays membres… C’est donc un fruit du hasard, mais une grande réussite puisqu’en 2014 on parlait peu de cette question.
Est-ce vous qui avez choisi la profession ou la profession qui vous a choisi ?
C’est elle qui m’a choisi pour ce qui est de la formation continue. En revanche, j’ai choisi le secteur des commodités après mon 2ème stage chez Ernst & Young où j’étais auditeur junior après mon Bachelor en économie à l’Université de St.Gall. Je me suis ensuite spécialisé lors de mes Masters à St.Gall et HEC Paris en macro-économie et en finance de marché des matières premières, en 2008. C’est ma passion depuis lors et j’ai eu la chance d’approfondir mes connaissances en tant que trader assistant durant 3 ans après mes études et ensuite dans la diplomatie énergétique de la Suisse lors de mes différents postes.
Qu’est-ce qu’une journée qui se termine bien, pour vous ?
Quand j’ai encore assez d’énergie pour faire une performance culturelle après le boulot ! Quand je peux me lâcher sur scène, pendant une jam ou déclamer des textes… Ou nager dans le lac.
Quelles compétences cherchez-vous le plus chez un junior ou un nouveau collaborateur ?
La curiosité et l’ouverture d’esprit. Être capable d’évoluer et d’absorber de la connaissance assez vite. Il faut se montrer rapide mais il s’agit surtout de faire preuve de différents types d’intelligence émotionnelle, cognitive… Enfin, il est important de savoir écouter un retour constructif, voire négatif. Certains juniors n’ont jamais bénéficié de retours sur eux, à l’école ou à la maison, donc l’aspect résilient me semble important.
Une chanson, un livre ou un film qui vous accompagne ?
La série des vieux James bond. C’est assez cliché mais ça m’a pas mal bercé et inspiré pour rentrer dans le corps diplomatique, par exemple quand il se trouve dans des pays « compliqués » où il interagi avec des diplomates.
Votre geste ou action eco-friendly du moment ?
J’ai acheté il y a quatre ans un panneau solaire pour sac de trekking. Depuis je me suis fait une centrale solaire chez moi, ce qui me permet de recharger mon tel portable et mes petits appareils. Cela réduit pas mal ma consommation personnelle.
J’achète aussi mon panier de légumes auprès de jeunes agriculteurs du Canton, sous forme de contrat annuel. Je m’adapte à ce que je reçois et je congèle le surplus. Ce qui est en plus intéressant, c’est que tu bloques ainsi ton prix à l’avance et c’est pas mal contre l’inflation ! C’est éco-friendly, crisis-friendly et inflation-friendly ! En plus ça éduque les enfants.
Quel mot vous vient à l’esprit lorsque l’on évoque Ampersand World ?
Relation de confiance et professionnalisme. Cela m’évoque aussi une ancienne période de ma vie, lorsque Ampersand s’est créé en pleine crise, en 2008-2010. J’étais alors un jeune professionnel dans les matières premières, je cherchais à me réorienter sur Genève et il n’y avait qu’Ampersand à avoir toutes les bonnes opportunités. Penda était quasiment la seule à opérer ainsi, de façon transparente et avec différents types de commodités et de métiers.
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